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Analyses politiques. Points de vue

10 avril 2019

La "Gauche" ? De quoi parlons-nous ? Selon

 La "Gauche" ? De quoi parlons-nous ?

Selon certains la « Gauche » appartiendrait à un passé révolu ? Les Insoumis de Mélenchon rejoignent, hélas, les porteurs de l’idéologie capitaliste sur ce point.

Essai d’analyse sémantique des glissements idéologico-linguistiques dans la sphère Insoumise, ou les méfaits du « disruptif marketing » : des « Travailleurs » aux « Gens ».

Tous n’en mouraient pas mais tous étaient atteints : ils déambulaient, gesticulaient, disruptaient.... La théorie du monde nouveau.

Exit la Gauche ! Analyse du glossaire Mélencho-Mouffiste.

Qui a intérêt politiquement aux formules telles que « la Gauche, la Droite, aujourd’hui ça ne veut plus rien dire ? »

Quel est le sens idéologique d’expressions que l’on veut « disruptives » par dissolution de l’Histoire et de ses enseignements renvoyés dans un Monde qui serait mort. ?

Poser la question, c’est déjà y répondre.

Outre qu’il faut voir là une manifestation de « la pensée unique », libérale-capitaliste, qui soutient qu’aucune alternative au système actuel n’est possible, cette posture fait des ravages .... parmi les « Gens » précisément. Ce qui est l’objectif recherché.

Venant de la part de Mélenchon et de son entourage immédiat, il y a là une cohérence.

Comment éviter la « bayrouïsation » qu’il a connue après la Présidentielle de 2012, celle d’un « Chef » sans troupes ? Réponse : en niant l’existence de ceux qui, dans le Front de Gauche, l’ont marginalisé dans une pitoyable et humiliante Législative à Hénin-Beaumont.

D’autre part, avec un support idéologique commode et sans consistance, emprunté au couple Laclau et Mouffe, le programme l’Avenir en Commun ne fait que prodiguer une variante du Capitalisme, un néo-keynésiannisme qui réintroduirait le rôle de l’État, porteur de l’intérêt général, face aux marchés et à la « Finance ». Avec pour seul objectif d’en limiter les appétits.

Exit les « classes sociales » et la « classe dirigeante ». Bonjour « l’oligarchie ». C’est, avec beaucoup de subtilités, l’irruption d’un néo-vocabulaire : on ne « manifeste » plus, on « déambule ».

Cohérence donc côté Mélenchon.

Mais les autres, de quelle Gauche parlent-t-ils ?

De la « fausse Gauche » telle que déjà décrite par Pierre Bourdieu ? De la Gauche-caviar ? De la Gauche Bo-Bo ? De ces « Droitiers » qui de Fabius à Hollande en passant par Rocard et Strauss Kahn n’ont travaillé que pour favoriser l’accumulation de l’argent en faisant reculer « l’esprit public ?»

Non la « Gauche », dans ses fondements historiques n’est pas morte, dans ses valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de solidarité, n’est pas morte.

Soutenir le contraire, c’est jouer le rôle du cheval de Troie, de sous-marin du libéral-capitalisme parmi « les Gens », ceux précisément qui ne s’enrichissent pas du Travail des autres.

« Pour une Gauche de Gauche ». Telle est la seule perspective pour redonner l’espoir populaire d’un réel changement.

Un train peut en cacher un autre.

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12 novembre 2018

Où il est beaucoup question de Populisme

Où il est beaucoup question de Populisme concernant le discours de Mélenchon et de la France Insoumise.

Au moment où les formations politique de Gauche débattent sur le fond, notamment le Parti Communiste Français qui tient un Congrès dont l'importance va bien au-delà de la question de son leadership, la question de l'analyse des bases théoriques qui fondent nos combats politiques est déterminante. Notamment en se posant la question suivante :

"Mélenchon, en raison même de ses capacités à rassembler "les Gens", mais aussi par les positionnements fondamentaux qui sont ceux de la France Insoumise dans l'analyse du fonctionnement des sociétés capitalistes modernes, ne sont-ils pas en train d'envoyer l'ensemble du mouvement populaire et progressiste dans le mur ?"

Ce débat est difficile. Mais en aucun cas il ne peut être abandonné à une minorité déclarée agissante.

 

Contribution aux débats.

 

La négation des classes sociales, et des luttes qui les accompagnent, par une soi-disante obsolescence de ce concept, obsolescence théorisée par des « philosophes » déclarés "post-marxistes", dont Ernesto Laclau et sa compagne survivante Chantal Mouffe, nouvelle égérie de la France Insoumise, a conduit Jean-Luc Mélenchon à utiliser d’autres vecteurs dans le discours sur les combats politiques à mener, en vue d’accéder au Pouvoir : les « élites » contre « le Peuple », la « caste » contre les « Gens », « l’oligarchie » contre « les marées humaines ».

La France Insoumise a même inventé pour le « Peuple » un nouveau langage en forme de jargon interne, pour des nouveaux repères collectifs, dans un « nouveau monde », l’ancien étant structuré par cette vieille lune que serait la « lutte des classes. »

On doit donc dire, en interne, « orateur national », « déambulation » et « gesticulation » à la place de « responsable national », « manifestation » et « intervention » dans un meeting.

Cette manière de voir le fonctionnement des sociétés modernes définit selon certains, à juste titre, un Populisme, revendiqué en interne comme étant de "Gauche". Celui porté par Mélenchon.

Il nous faudra revenir, actualité oblige, sur cette importante question.

Existe-t-il un Populisme de Gauche ou un Populisme, tout simplement ? A l'instar de ce que l'Histoire nous apprend avec les dérives fascistes de Jacques Doriot.

Nous n'en sommes pas là.

Quoi qu’il en soit, il est difficile de déclarer vouloir combattre « la Finance » et la «folie des marchés » tout en refusant, dans le même temps, de prendre en compte la contradiction fondamentale de nos sociétés qu’est la rémunération du Capital, de l’argent accumulé sans limite aux dépens de l’Humain et de la Planète, CONTRE la rémunération du Travail, et que cela génère des classes sociales et leurs irréductibles oppositions d’intérêts.

Ceux que Mélenchon désigne dans ses "gesticulations" par « oligarchie » et « Parti médiatique » ne sont que des larbins rémunérés par les Possédants, constitués en classe sociale dominante, et que ceux-là du Pouvoir, ils n’en ont que l’apparence.

Ce qui, aujourd’hui comme hier, demeure fondamental, c’est la Propriété.

Celle de l’Argent qui mène à la propriété de tous les moyens nécessaires à la reproduction l’Argent, le Capital, y compris la propriété du Travail Humain. Et que cela génère des inégalités et de l’exploitation humaine.

Les Insoumis sont mis en mouvement par des manières de voir et une philosophie politique à l’élaboration de laquelle ils n’ont jamais pris part. En seraient-ils jugés incapables en raison de leur faible «conscientisation » ? C'est là le contraire de "l'intellectuel collectif" auquel les Progressistes doivent rester attachés.

Alors oui le Populisme est bien anti-nomique de la lutte des classes. Il conduit au rassemblement populaire sur des bases erronées et, au-delà, fait le lit toutes les aventures politiques.

Et, comme l'eut dit en son temps la résolution du XXIIème Congrès du Parti Communiste Français "Union populaire de tous ceux qui ont intérêt au changement".

A relire sans modération.

8 novembre 2018

France Insoumise : du "Mouvement au PS-bis : un changement de cap en vue de la Présidentielle de 2022

La France Insoumise enregistre aujourd'hui des départs, qu'ils soient fracassants et médiatisés, ou discrets, à bas bruits de la part de sympathisants "à la base".


Essai de contribution à l'analyse politique : cap sur la Présidentielle de 2022.


Certains y voient là les conséquences d'un "repli", voire de "dérive sectaire". Il ne s'agit en réalité que d'un changement de cap, en vue de la Présidentielle de 2002.

Le temps presse.

Macron, avec les turpitudes et les facéties de son immaturité personnelle et de sa vision de la fonction Présidentielle à l'image d'un jeune cadre d'une Banque d'affaires, pourrait bien se prendre une bonne fois pour toutes "les pieds dans le tapis" et se mettre dans une situation "d'empêchement". La Présidentielle arriverait alors plus vite que prévue. Il convient donc, sans perdre de temps, de se mettre en ordre de marche. D'où une certaine accélération vers un nouveau cap.

Nouveau ? Oui et non carcalui qui apparaît aujourd'hui a toujours été contenu dans le projet initial de Jean-Luc Mélenchon. Mais nouveau en ce qu'il apparaît chaque jour un peu plus clair et lisible.


Petit rappel historique: les enseignements tirés de la Présidentielle de 2007 et des échecs du Front de Gauche.

L'habileté de Mélenchon, et de ses amis du Parti de Gauche, lambertistes de formation, a été d'instaurer pour la campagne présidentielle de 2017, avec un très grand succès populaire d'ailleurs, un "Mouvement" politique en forme de "Rassemblement", qualifié par lui-même de nébuleuse gazeuse, planète autour de laquelle chacun peut graviter, selon ses humeurs du moment, selon l'opportunité des sujets abordés, sans être lié par une adhésion.

Comme tout objet céleste, ce "Mouvement"concentre en son CENTRE la totalité de la gravitation des forces et des moyens. Et ce aux dépens de ce que certains désignent par une absence de vie démocratique interne, faisant naître des courants politiques de "frondeurs", actifs en particulier sur les réseaux sociaux. Bien entendu ceux-ci ne sont pas tolérés et leurs membres font l'objet d'une élimination de leur adresse mail de la plate-forme de la France Insumise. Ce qui conduit les intéressés vitimes de ces "radiations" à parler, d'exclusions.

Pour autant l'essentiel politique n'est pas là. D'autant que Jean-Luc Mélenchon n'a jamais cahé que son mouvement était "a-démocratique",  considérant, après plus de 30 ans passés au Parti socialiste, que courants et débats n'étaient que palabres, pertes de temps et d'efficacité. Certains, à l'interne, allant jusqu'à évoquer des pratiques "staliniennes".

Au centre de toutes les préoccupations : la Présidentielle de 2022


La Présidentielle de 2022, si elle est gagnable, se gagnera au centre, comme toutes les Présidentielles. Ainsi en décide la règle du jeu de cette élection de caractère monarchique, avec ses Institutions régaliennes de la Vème République.

Il faut pour cela mobiliser au 1er tour ses propres électeurs, afin de franchir la barre de la qualification pour le second. Au 2ème tour, il faut rassembler, loin, très loin vers les Centres, pour franchir la barre des 51%.

Les enseignements de l'échec du Front de Gauche à la suite de la Présidentielle de 2012 ont été habilement tirés.

Bien entendu, publiquement, les causes de cet échec en ont été situées dans des divergences idéologiques avec le Parti Communiste, dans les pratiques hégémoniques de celui-ci et ses "magouilles à Gauche" pour des "places". Mais ça, c'était pour amuser la galerie militante de base. En réalité, c'est l'absence complète de structures locales du Parti de Gauche, la petite PME politique de Mélenchon, qui a conduit, au moment des Municipales de 2013 notamment, Mélenchon à ne pas pouvoir capitaliser son score de la Présidentielle de 2012. (Cf Bayrou à la suite de la Présidentielle de 2007 contre Sarkozy... dans la même situation. On parle d'ailleurs de "bayrouïsation" depuis lors).

Mélenchon a compris cela et l'a corrigé en créant des "Groupes d'appui" locaux, devenus ensuite des "Groupes d'action" pour leur donner une certaine pérennité.. Et, quel que soit le niveau d'activité de ces G.A, ils représentent un "maillage" du territoire électoral, avec des militants localement visibles et devenus incontournables dans la vie locale de la Gauche.

Magouilles et carambouilles appartiennent déjà au passé.


Le Cap et la route sont désormais bien visibles politiquement : vers un PS-bis, social-démocrate, seul outil jugé capable de futurs succès électoraux.

Le Cap politique est désormais fixé et la route tracée : reconstitution d'un Pôle social-démocrate, ancré "à Gauche" pour la période de la "Reconquista" électorale, Maurel et Liennemann jouant-là un rôle essentiel pour la crédibilité de l'entreprise. Viendra ensuite le temps de gommer toutes les lignes qui "clivent", en particulier sur les questions économiques ***.

C'est dans le sens de la banalisation que la France Insoumise redevient..... ce que le Parti Socialiste n'aurait jamais dû cesser d'être si les "Droitiers" tels que Fabius, Strauss-Khan, Hollande n'en avaient conquis toutes ses directions.

Mais la route est semée d'embûches. Comme en témoignent les actions du 17 novembre pour la défense du Pouvoir d'achat, à partir de l'entrée "prix des carburants".... parce que cela n'était pas inscrit sur la feuille de route centrale ! Mais le "Peuple", les "Gens" ne passent jamais sous les fourches caudines d'une oligarchie. D'où quelle vienne et qui soit-elle.

C'est en ce sens que ceux parmi les Insoumis qui ont évoqué la création d'un PS-bis ont eu raison politiquement. Un PS-bis, nostalgique des succès électoraux dont le Miterrandisme, ses codes et ses pratiques, ont fait tourner "la machine à gagner" pendant 3 mandats présidentiels..

Un cap qui va conduire des "déçus du Mélenchonnisme" à retourner à l'abstention électorale.

Ce mouvement d'évaporation a commencé à se manifester avec la constitution de la liste France Insoumise pour les élections européennes : rivalités pour les "places", polémiques autrour d'un plan B dont on ne sait s'il est un Frexit ou une désobéissance aux Traités, avec les conséquence spolitiques et financières qui accompagneraient une telle "désobeissance". Il y aura ensuit les élections Municipales de 2019. Nécessairement décentralisées au cours desquelles les Insoumis des Groupes d'Action, pas toujours "maîtrisables" politiquement seront à la manoeuvre sur le terrain de "l'Union de la Gauche" avec d'autres formations politiques locale, telles que le PS, le PCF et Génération.s notamment.

Ils ont été nombreux ceux qui se sont retrouvés dans la candidature de Mélenchon sur la base de "faire de la politique autrement". Nombreux ont été aussi, parmi ces rangs-là, celles et ceux qui ont cru aux mirages du "Nouveau Monde" versus "le Monde Ancien". Un début de contre-culture, y compris dans les éléments de langage, est apparu. Allant parfois jusqu'au ridicule, telle que l'expression "déambulation" pour parler tout simplement..... de manifestation.

Un modèle dans la démarche : Mitterand et son accommodement avec les contradictions du Capitalisme. Du Rassemblement à la compromission.

Jean-Luc Mélenchon, vénérant Mitterrand jusqu'à l'adulation, se voit désormais en re-fondateur d'une social-démocratie . Par nature réformiste, celle-ci ne pourra prétendre à d'autres objectifs que ceux de "maîtriser" les excès de la Finance et du Capital, guidant ainsi leur adaptation et leur recherche de nouvelles sources de profits, au nom de l'intérêt de la Planète, par une démarche notamment écolo-centrée, dénonciatrice des excès de la "consommation", y compris populaire, et ses modes de production "productivistes". Réchauffement oblige.

Convergences inattendues avec nombre d'idéologues du Capitalisme aujourd'hui convaincus qu'il faut désormais faire jaillir d'autres sources de profits que celles, en cours de dépassement historique, de la Révolution industrielle et qui préparent déjà des lendemains de compromissions.

Nous en sommes pas encore là, bien que ceci en constitue la toile de fond pour une "nouvelle alliance". Mais il faudra d'abord gagner la Présidentielle de 2022.

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*** Jacques Généreux, grand inspirateur du programme économique de la France Insoumise est un fervent partisan du développement du Capitalisme sur un mode keynésien : profits par le pouvoir d'achat populaire, intervention de l'Etat pour "réguler" les marchés, relance de la course inflation-prix-salaires, etc....

Et ça tombe bien. A l'échelle mondiale le Capital-Libéralisme est à bout de souffle et une re-conversion keynésienne est sur le point de s'opérer.

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